• Association de Lutte contre la Torture en Tunisie :

    Décès d'un prisonnier

     

    L' Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (A.L.T.T) informe l'opinion publique du décès de Sadok Jhinaoui, prisonnier de droit commun, à la prison de Borj Erroumi à Bizerte le 8 Février 2005. Sa soeur Zakia qui lui a rendu visite il y a à peine deux semaines, affirme qu'il se portait bien et ne souffrait d'aucune maladie grave. Mais il a particulièrement insisté à l'occasion de cette visite pour que sa famille demande son transfert à une autre prison, le directeur de la prison de Borj Erroumi, Imad Ajmi, ayant été en 2001, le Directeur de la prison de Borj El Amri (25 km à l'ouest de Tunis) où son frère, Abderrahmane, détenu à l'époque pour un des faits qu'il a totalement nié, a trouvé la mort dans des conditions suspectes.


    Le résultat de l'autopsie de Sadok qui a eu lieu en l'absence de la famille et de son avocat, n'est pas encore connu. Maître Radhia Nasraoui, avocate du défunt, a été empêchée de voir son corps à la morgue de l'Hopital Charles Nicolle à Tunis, où plus de vingt agents de la police étaient présents.


    En fin d'après midi, à Hammamet (60 km de Tunis), la police a ordonné à sa famille de l'enterrer Vendredi matin à 10h. Ce n'est qu'après de vives protestations que la famille a été autorisée à l'enterrer selon la tradition, après la prière du vendredi (14h) !


    L'A.L.T.T. tout en rappelant que le nombre de décès dans les prisons tunisiennes n'a cessé d'augmenter ces dernières années,


    - exige une enquête sérieuse et impartiale sur la mort de Sadok Jhinaoui, - lance un appel à toutes les organisations de défense des droits humains pour qu'elles exercent toutes les pressions afin d'obtenir l'amélioration des conditions de vie dans les prisons tunisiennes.



    Tunis, le 10 /02/2005.
    Le vice président
    Ali Ben Salem.


    votre commentaire
  • Un Tunisien en grève de la faim pour pouvoir "vivre avec sa famille"

    TUNIS - Le journaliste et ancien détenu islamiste tunisien Abdallah Zouari, observe une grève de la faim depuis une vingtaine de jours pour réclamer le droit de "vivre avec sa famille", rapportent samedi des associations de défense des Droits de l'Homme à Tunis.

    Abdallah Zouari, 49 ans, entend protester contre le fait qu'il est assigné pour surveillance administrative à Hassi Jerbi (extrême sud-est), à 500 km de son domicile familial de Tunis.

    "Par sa grève illimitée, il exige son droit à vivre sous le même toit que les siens dans le lieu de son choix, de travailler et de circuler librement", rapporte le Conseil national pour les libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu).

    Dans un communiqué signé par la journaliste Sihem Bensédrine, le CNLT affirme qu'Abdallah Zouari n'a choisi la grève de la faim "qu'en dernier recours parce qu'il ne lui restait aucun autre moyen pour faire valoir son droit élementaire à vivre avec sa famille".

    Le CNLT réaffirme son soutien à Abdallah Zouari et exige des autorités "le respect de son droit fondamental à la libre circulation, à élire son domicile là où il de désire, à former un parti et à publier un journal".

    M. Zouari, hospitalisé brièvement le 5 février à Zarzis (sud), a été privé de la visite de ses enfants et son épouse et avait été l'objet de persécution continue depuis son élargissement" en juin 2002, rapporte en outre la Ligue de défense des droits de l'Homme (LTDH).

    Cette association exige l'annulation de la "surveillance administrative" à laquelle est soumis M. Zouari et "le rétablissement de ses droits élèmentaires, y compris celui de vivre sous le même toit que sa famille".

    La LTDH note que "le code pénal tunisien permet au gouvernement de désigner le lieu de résidence des personnes condamnées à la surveillence administrative, mais ne lui donne aucun droit d'éloigner le condamné du lieu de résidence de sa famille".

    La Ligue appelle enfin à la suppression de la punition de surveillance administrative "pour tous les détenus politiques dans le mesure où ils ont été condamnés dans des procès iniques".

    Ex-collaborateur de l'hebdomadaire Al Fajr (l'Aurore), M. Zouari avait été arrêté en 1991 et condamné par un tribunal militaire à onze ans de prison dans le cadre des procès intentés à l'époque contre de nombreux dirigeants du mouvement islamiste Ennahda, interdit en Tunisie.

    Elargi en juin 2002, il a été de nouveau condamné à trois reprises, dont la dernière a été en août 2003 une peine cumulée de treize mois, qu'il a purgés pour "non respect de la surveillance administrative".

    Les autorités tunisiennes contestent le statut de journaliste à Abdallah Zouari et dénient le statut de détenus politiques aux activistes islamistes qualifiés de "terroristes".

    (©AFP / 12 février 2005 14h57)

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique