• Echangisme politique
    et phénomène de migration au sein des partis de l'opposition.




    <o:p />




    <o:p> </o:p>



    Faut-il avoir encore confiance dans les couleurs affichées
    et peut-on dégager un discours particulier à chaque formation de
    l'opposition ? Le mot opposition lui-même conserve-t-il toujours cette
    signification dont en cherche à le faire porter sans pouvoir y résister devant
    l'examen de la réalité pour la majeure partie de ceux qui s'identifient ? Que
    des questions qui défient aujourd'hui toute tentative de lecture de la carte
    politique du pays. Personne ne semble en mesure de s'hasarder tellement
    l'ambiguïté de délimitation, les croisements d'alliances d'intérêt et les
    mariages contre nature que révèlent cette pratique d'échangisme et de migration
    continue entre partis trahissent une conception de la politique qu'il est
    difficile de rencontrer dans un autre pays.<o:p />



    <o:p> </o:p>



    En général en désigne par parti du pouvoir au singulier le
    RCD « rassemblement constitutionnel démocratique » ex parti
    socialiste destourien PSD ex parti destourien PD ex parti libéral destourien
    PLD «
    الحزب الحر
    الدستوري
    » toujours
    parti unique de fait après l'avoir été de droit pendant des décennies. Il est
    aujourd'hui l'un des plus ancien parti au pouvoir dans le monde avec le PC de
    mao tsé-toung en chine et de Kim il Sung en Corée du Nord. En considérant les
    chiffres qu'il affiche du nombre de ses adhérents, de ses cellules et des
    comités de cartiers et des associations qui lui sont affiliés par apport à la
    population totale du pays on ne peut que relever l'emprise dont peut de partis
    dans le monde peuvent rivaliser avec son étanchéité et par laquelle il tient la
    Tunisie. <o:p />



    <o:p> </o:p>



    Dans de telles conditions ce n'est
    plus le délitement, la marginalisation et la confusion qui règne au sein de
    l'opposition qui doit nous interpeller mais son existence même qui relève d'
    l'absurdité et contraste complètement avec le totalitarisme du système qui
    domine complètement notre réalité. Passage obligé pour pouvoir survivre dans ce
    pays, l'appartenance au parti n'a presque jamais été depuis l'indépendance du
    pays un acte d'intégration d'un projet de société. Sa carte d'adhésion n'est
    qu'un acte d'abdication «
    صك موالات» vital
    dont en ne manquera pas d'occasions de rencontrer les preuves de son utilité au
    cours de sa vie dans ce pays.<o:p />



    <o:p> </o:p>



    On l'apprend dés son plus jeune
    age de sa scolarité, pour obtenir sa bourse d'étudiant, pour trouver accès à
    l'emploi, pour être promu ou pour avoir des semences à sa terre, du foin à son
    bétail, pour pouvoir ouvrir une échoppe, exploiter un taxi, accéder aux micro
    crédit et tout simplement pour pouvoir vivre en paix et ne pas être considéré
    en suspect. Tout au long de sa vie on ne manque pas de rencontrer mille raisons
    d'appartenir au parti. Avec ou sans opposition quand on dit parti dans ce pays
    tout le monde sait qu'il s'agit de lui.<o:p />



    <o:p> </o:p>



    Indépendamment du l'histoire sinistre
    de répression de torture et de persécution dont son itinéraire ne s'est jamais
    départi son exploit et sa performance qui l'a distingué réside dans son succès
    à tenir le peuple tunisien par la langue et l'estomac et le réduire au silence
    et à l'avilissement.

    Oublier cette toile de fond en abordant la situation de l'opposition en Tunisie
    aujourd'hui ne peut relever que de la dissertation sans aucun lien avec la
    réalité.<o:p />



    <o:p> </o:p>



    Que reste-t-il alors à identifier à l'opposition face à
    une telle négation du pluralisme et de toute particularité. Et quelle
    explication peut-on donner à cet éternel va et vient entre les diverses
    formations de ces maniaques de la politiques à la recherche des intermédiaires
    les plus cotés auprès du pouvoir pour assouvir de minables ambitions
    d'opportuniste nés prêt à se prostituer pour un simple statut de conseillé
    municipal d'un patelin perdu. Humiliante politique quand elle descend à un si
    bas niveau d'abaissement.<o:p />



    <o:p> </o:p>



    La majorité des opposants aujourd'hui semblent
    amnésiés dans ce statut qui ne parvient
    plus à s'identifier à une mission malgré l'ampleur des défis.<o:p />



    <o:p> </o:p>



    Yahyaoui Mokhtar<o:p />



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    http://yahyaoui.blogspot.com/2005/04/echangisme-politique.html<o:p />



    Visite la page Arabe « الرأي الحر »<o:p />



    http://erraielhor.blogspot.com/<o:p />



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    2 commentaires
  • Rapports de Mission

     

    Avec le dernier rapport sur la Tunisie de l'IFEX un autre chapitre du livre noir de la dictature s'ajoute dans le dossier de dénonciation des dérives autoritaires que connaît notre pays ces dernières années. « La liberté d'expression assiégée  » semble un titre fort pour exprimer la stupéfaction de la mission sur la gravité de la situation dont ils ont pu faire le constat directement [1]. Pourtant si ce n'était que l'expression qui est assiégée dans ce pays cela aurait pu passer et nous aurions pu comprendre ceux qui nous font patienter à vivre comme des muets. Nous ne savons plus par qui ni pourquoi ni depuis quand l'état de siége est décrété sur ce pays transformé en véritable goulag pour ses habitants. La vie pourtant continue calmement présentant un pays attrayant ou rien ne peut perturber les nostalgiques de l'attrait de son soleil et de ses plages et de ses hôtels bon marché sauf l'excès de sollicitude hospitalière de ses habitants qui cultivent au fond de leur secret l'espoir de pouvoir s'évader.

    </span />

    Face à ce qui est réellement le sort du citoyen ordinaire en Tunisie, ces rapports ne font que décrire des situations enviées de personnes qui ont déjà acquis la protection de la notoriété et qui sont en rupture de puis longtemps avec la dictature.

    Dans un précédent rapport Amnistie Internationale avait choisi « le cycle de l'injustice  » comme titre aux conclusions de sa mission. D'autres organisations internationales et non des moindres font l'unanimité dans la description d'une situation qui n'a aucun trait d'union avec le respect des valeurs des Droits de l'Homme, de la justice, de l'égalité et de la liberté par les autorités [2].

    Cela fait de la communauté des ONG internationales le plus important parti d'opposition en Tunisie. Si des partis d'opposition existent et sont légalement reconnus à l'intérieur même du pays toute activité leur demeure de fait rigoureusement interdite. Piégés par leur existence même à prouver leurs assises et leur représentativité pour ne servir en fin de compte que de caution à la dictature pour se prévaloir de la légitimité d'une unanimité jamais remise en question par la société.

    Cette unanimité est réelle aujourd'hui en Tunisie. Tous les rapports produits jusqu'aujourd'hui ne font que relater les conditions du sort réservé à une minorité, les mêmes individus dont on cherche à modérer les propos aigris par une insupportable condition d'oppression et d'arbitraire dans tous les domaines de leur vie et qu'on ne peut empêcher de reconnaître la véracité des propos et de relater les quelques détails rapportés au cours des quelques minutes d'entretien dont peuvent se rappeler les plus chanceux qui ont pu avoir des rendez-vous pour ces entretiens. Le peuple lui est égal à lui-même dans sa réclusion dans le silence qu'on traduit avec beaucoup de propagande et de manipulation en consentement.

    Quand le pouvoir se produit en ennemi de la liberté il n'y a que la terreur et la peur qui peuvent dominer les comportements des gens. Par calcul, par opportunité ou par simple lâcheté la peur est le véritable pouvoir par lequel notre pays continue d'être gouverné. Il n'y a aucune différence entre un ministre dont les véritables prérogatives sont réduites à un simple employé à l'écriture pour parfaire les dispositions les plus abjectes de spoliation et d'arbitraire. Un député désigné pour dire oui à ce qu'on lui demande de voter ou un bureaucrate zélé dans sa mission de laquais au service de ceux qui l'ont nommé dans sa fonction. Tout comme un directeur de journal qui ne fait que javelliser les textes de ses subordonnés pour produire une image et une impression d'hypocrisie et de vanité dans l'éloge aux corrompus et aux tyrans de tout niveaux. Comment en vouloir à un banquier qui sait qu'il ne doit sa fonction qu'à sa soumission aux escrocs qui ne vont jamais restituer les crédits ou le chef d'entreprise publique ou privée qui ne doit la survie de son projet qu'à son consentement au racket exerçé sur lui et qu'il paye volontiers et sans brancher quand on sait que tout peut devenir objet de chantage et servir en moyen de persécution. Face à cette déchirante et humiliante contradiction que subit tous ces puissants le simple citoyen n'est plus aujourd'hui que le paillasson sur lequel on essuie les pieds avant d'entrer.

    Nous sommes accablés de subir ce qu'on méritait. La vie sous la tyrannie détruit tout ce qu'il y a de pur, de vrai et de bon dans l'essence de notre humanité. En cherchant chacun à se résoudre sur son propre sort au dépend et essentiellement au détriment de son voisin le cycle de l'humiliation continue à nous enfoncer plus profond encore dans la perte de nos valeurs. En cherchant chacun à se sauver individuellement de la calamité de la situation et en tombant devant la faiblesse en profitant égoïstement de la situation, notre société est gangrenée par le mal qui se propage dans son corps détruisant tout espoir de rétablissement ou d'une vie meilleure.

    Cette colonisation intérieure nous humilie au plus profond degré qu'on a besoin de ces occidentaux pour venir de temps en temps s'apitoyer sur notre sort alors que leurs gouvernements continuent de soutenir et de vanter les succès de nos oppresseurs tout en nous chantant la rengaine des réformes et de la nécessité de la démocratie dans nos pays. Quand nous observons cette intime complicité avec nos dictateurs que font sous couvert de diplomatie les dirigeants des plus grandes démocraties nous ne pouvons que donner raison à la majorité de nos concitoyens d'être suspicieux sur leurs véritables intentions.

    Mokhtar Yahyaoui

    mercredi 23 février 2005


    [1] L'un des membre de la mission commentant la réaction des autorités sur la non objectivité des conclusions a sèchement repondu que des milliers d'experts se rendront prochainement en Tunisie à l'occasion du sommet du SMSI et constateront de visu la réalité qualifiant de ridicule l'organisation de ce sommet dans un tel pays.

    [2] voir les différents rapports de la FIDH, HRW, RSF, OMCT, ICJ pour ne citer que certaines organisations.


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  • Entretien avec M. Mokhtar Yahyaoui

     

    Mokhtar Yahyaoui ? Ce n'est pas uniquement un juge rebelle, il est aussi devenu un homme politique doté d'une légitimité incontestable. Auteur d'une mémorable  lettre ouverte à M.Ben Ali, président du centre de l'indépendance de la justice, membre fondateur de l'association internationale de soutien aux prisonniers politiques, Mokhtar Yahyaoui est passé des illusions qui ont accompagné l'euphorie collective suite à sa lettre ouverte à M. Ben Ali aux désillusions. Les pires ennemis sont peut être ceux qui se disent appartenir au même clan. Après une inévitable traversée du désert,  Mokhtar Yahyaoui est revenu avec un discours novateur. Franc, direct, incisif,  il désigne les  choses par leurs noms. Que faire donc face  la dictature de M. Ben Ali ?  Dans cet entretien, il évoque les  élections d'octobre 2004, les partis de l'opposition et  l'avenir du pays. On perçoit l'amertume et la déception de l'homme, mais surtout du courage et une inébranlable volonté de rebondir. D'autant plus que capitalisant une incontestable notoriété  à l'intérieur ainsi que beaucoup d'estime et de considération à l'extérieur, Mokhtar Yahyaoui  paraît  incontournable pour l'avenir de

    la Tunisie.</personname />   

    Sami.Ben. Abdallah 

    1 - Quelles conclusions tirez-vous quant aux différentes stratégies de l'opposition (Initiative démocratique, Ettajdid, POCT, CPR, PDP, FDLT, Ennahdha)  durant les élections d'octobre 2004 ?

    Je n'ai vu aucune stratégie dans les différentes positions des partis que vous avez mentionnés. Chacun avait agit suivant ses propres intérêt et a cherché à faire de la surenchère sur la justesse de sa propre position pour se faire prévaloir sur les autres parties en leur faisant endosser la responsabilité de l'échec de toute tentative de coordination.

    J'ai exprimé clairement mon avis sur ces élections et je ne sens aucune contradiction dans mes idées après leur fin. Le problème n'est pas dans une incapacité de prévoir ou d'avoir une vision de ce qui va se passer mais dans cette incapacité inhérente à l'opposition que vous mentionnez à se concerter.

    Ils sortent plus seuls et plus vulnérables que jamais à en douter qu'ils puissent prétendre encore constituer une force de proposition pour le futur comme plusieurs les accréditaient auparavant. Je crois qu'ils ont laissé beaucoup de leur force symbolique par la posture qu'ils ont adopté dans les échéances passées et doivent se sentir condamnés à travailler ensemble pour parvenir à convaincre les autres de travailler avec eux.

    2 - Quelles sont à votre avis les origines du blocage qui fait que l'opposition demeure inefficace?

    Vous parlez certainement des partis d'oppositions reconnues ou tolérés dans une dictature qui ne fait que donner la preuve de son refus de ne reconnaître aucune diversité. Je pense que parce qu'ils sont inefficace et facile à contrôler qu'ils ont été reconnues ou tolérés et parce qu'ils tiennent à ce statut qu'il sont resté dépourvu de toute efficacité. C'est ici qu'on peut relever un important nœud de blocage.

    On ne peut pas prétendre au beurre et à l'argent du beurre comme il leur avait été rappelé dernièrement. Ce n'est pas la dictature qui donne le statut d'opposant à un parti, un parti doit normalement se définir par sa mission et face à un système totalitaire un parti démocratique ne peut être qu'en rupture totale avec le régime qui lui est opposée.

    Le mal premier de nos partis d'oppositions est qu'ils ont cherché à s'implanté dans le système au lieu de s'implanter dans la société. Ainsi il sont demeurés les otages du système qu'ils combattaient.

    3 - De Moncef Marzouki, à Nejib Chebbi, à Mohammed Halaouani à Mustapha Ben Jaafar et bien d'autres, il est aujourd'hui, un constat assez partagé entre les acteurs politiques quant à la nécessité que l'Opposition renoue avec la société. Au delà du discours, quel plan d'action concret suggérez-vous à cette fin ?

    Le problème n'est pas dans leurs volontés de renouer avec la société mais dans la réceptivité de la société de leur discours. Je pense aussi que le terme renouer est mal approprié car il laisse entendre qu'il y avait un lien précédent qui à été rompu alors que tous les noms cités sont des émules de groupuscules de gauche sans attaches réelles avec la réalité sociale.

    Je regrette de dire que les personnes que vous avez nommées sont tous les titres de projets avortés dont il ne reste plus que leurs noms. On ne peut aujourd'hui que se rappeler du projet du rassemblement progressiste qui à donné naissance à l'RSP aujourd'hui PSP, le FDTL été aussi le fruit d'un large débat de rénovation de la sphère politique du pays qui a engagé beaucoup de monde dans l'espoir de bâtir un parti progressiste populaire et déçu autant ; sans parler du congrès pour la république. Ces différentes expériences ont pratiquement connue le même sort de peau de chagrin qui se rétréci au lieu de tendre vers l'expansion et la diversification. Aujourd'hui l'initiative démocratique est le dernier né de ces expériences mort-nées et n'a rien donné comme signe qui permet de la juger différemment.

    On peut certes amputer à la dictature et au blocage politique et toutes sortes d'interdiction qu'on connaît une grande part de responsabilité dans le délitement de ces formations et leur déficit de représentativité, mais il est évident que ça ne suffit pas à expliquer tout.

    Personnellement je ne crois pas que je suis en position de suggérer à qui que ce soit un plan d'action ou une stratégie pour renouer avec la société. Je crois qu'on ne peut pas assumer le rôle de représenter la société dans ses présentes revendications si on n'est pas soi même son émanation directe et si on ne porte pas dans son âme et dans son esprit ses véritables préoccupations.  Il est clair que le pouvoir sur lequel est concentré l'essentiel de l'intérêt de l'élite aujourd'hui en Tunisie n'est pas une préoccupation populaire et cette divergence sur le priorité entre l'élite et les masses populaire rend leur rapport plus suspects si elle ne donne pas les signes d'une rupture déjà consommé.

    4 - On parle aujourd'hui de la nécessité de construire un pole démocratique et progressiste sur une base idéologique (qui exclurait donc les islamistes)  qu'on oppose à un autre pole patriotique  ou un front qui les intègre. Qu'en pensez-vous ?

    Le débat concernant la constitution d'un pole progressiste ne date pas d'aujourd'hui ni de quelques années. Il a toujours agité les milieux de l'élite depuis le début de la crise de l'expérience de Bourguiba et n'a jamais rien donnée. Le mouvement de l'unité populaire et le mouvement des démocrates socialistes étés issues de ce genre d'initiatives depuis le début des années 70. Rien n'empêche aujourd'hui un tel rassemblement de se constituer sauf la nature même de ses éléments inaptes à se rassembler dans un seul mouvement. Je crois que l'idée de l'initiative démocratique procède de ce genre d'entreprise et peut s'élargir pour englober les autres composantes de la gauche laïque, mais le problème n'est pas dans la réalisation du projet en lui-même mais dans sa fonction et son impact sur la réalité et sa capacité de transformé la passivité sociale en engagement pour un véritable changement.

    Le problème le plus pressent à mon sens est de réinventer la gauche et de lui trouver une mission dans notre société. La modernité qu'elle défend prête à confusion au point qu'on peut affirmer qu'elle  ne peut être mieux défendu comme elle l'est par la dictature aujourd'hui. La démocratie qu'elle revendique est biaisée dans ses fondements et repose sur le même esprit d'exclusion et d'éradication pratiqué maintenant comme on peut affirmer qu'il ne sont pas le modèle attrayant par leur gestion de leurs propres organisations et en fin son projet de rassemblement ou de pole n'est en réalité qu'une fausse réplique de celui réalisé par Bourguiba et sur lequel avait été fondé l'état Tunisien indépendant et dont on est en présence de ses catastrophique conséquences après 50 ans.

    Je suis personnellement pour un courant patriotique d'émancipation sociale qui doit avoir pour mission de conduire les tunisiens vers la démocratie. Ce courant doit être ouvert à tous et n'exclure que ceux qui s'excluent eux même ou ceux qui cherchent à poser des conditions. je ne crois pas non plus qu'il doit être constitué d'une coalitions de partis existants mais plutôt de leur implosion et qu'il doit pouvoir préparer de nouvelle générations d'acteurs politique indépendantes et immunisés des séquelles des luttes idéologique du passé.

    5 - Il y a aujourd'hui un labyrinthe dans les milieux des dissidents tunisiens qu'est les « Islamistes ». Certains les identifient à Ennahdha et d'autres distinguent ennahdha et « ses » islamistes des islamistes en général en remettant en question la représentativité d'Ennahdha. Que vous inspire un tel constat ?

    Je ne me situ pas personnellement dans cette dualité qui partage le pays entre islamistes et non islamistes. Il est clair qu'il existe un mouvement politique important appelé Ennahdha et qui peut être considérée potentiellement comme le second parti dans le pays comme. il est évident que tout indice d'ouverture politique va transformer cette organisation en  enjeux majeurs dont beaucoup vont disputer l'héritage et la responsabilité. Il dépend de ses responsables d'être conscients de ce qui les attend et de se préparer pour que leur parti soit le lieux ou les nouvelle générations du courant islamistes puissent se trouver. Je pense qu'il est dans l'intérêt du pays que l'expérience de l'éclatement de la gauche ne se répète pas à droite aussi.

    6 -

    La Gauche</personname /> en Tunisie semble vivre une crise d'identité. En particulier, certaines de ses composantes à gauche qui vivent une crise de légitimité voir même existentielle qui n'est pas sans rappeler la crise d'identité que vit le Tunisien. Pour ses composantes à gauche, minoritaires mais très présentes médiatiquement, la crise existentielle se manifeste au niveau du discours et du comportement politique qui donnent l'impression que leur seul projet politique se réduit à l'éradication des islamistes et à tout ce qui a trait à l'identité arabo-musulmane et à cette fin, elles sont prêtes à toutes les compromissions quitte à s'allier avec M. Ben Ali. A quel point partagez-vous ce constat et quelles réflexions vous inspire-t-il ?

    Je ne crois pas que cette vision de la gauche soit juste et qu'elle peut être projeté sur l'ensemble de cette mouvance. J'ai répondu plus haut à une partie de cette question.

    Une alliance de la gauche avec le pouvoir ne lui avait jamais manqué depuis l'indépendance et ne lui avait rien apporté de plus de ce qu'il est. Il y a plus que la gauche et les islamistes dans le pays et cela beaucoup semblent l'oublier.

    Je pense qu'il y a une disposition dans la loi actuelle organisant les partis politiques qui interdit la reconnaissance de tout parti qui renie l'identité arabo-musulmane du pays

    7 - Récemment M. Nejib Chebbi a fait nombre de propositions pour sortir de la crise. L'on décèle entre les lignes, un autocritique et une volonté d'agir. Cependant, la trajectoire personnelle de M.Chebbi et du PDP surtout dans sa stratégie de la «participation-boycott» des  élections d'octobre 2004 semblent susciter encore de la méfiance, des reproches et de la déception de la part des autres acteurs politiques. Quelles réflexions vous inspirent ces propositions ainsi que ce constat ?  En quoi peuvent-elles être un facteur de stimulation de l'action de l'Opposition surtout  dans l'attente de cette échéance politique si lointaine et si proche qu'est les élections présidentielles e 2009 qui n'augurent rien de saint pour

    la Tunisie.</personname /> 

    Mr Chammari vient aussi de faire un nombre de propositions comme Mr Marzouki aussi l'a fait et d'autre continuent à chercher des énumérations fantaisistes qui révèlent tous au moins un différend sur les priorités.

    J'espère en tout cas qu'on puissent renter dans un cycle de rassemblement de force même si ce que je vois est la prévalence des démembrements des différends, des scission et des abondons.

    Le problème avec vos questions est que les critères et les notions sur lesquels sont basée paraissent dépassées et ne peuvent pas rendre compte de la réalité ni des idées qui peuvent être exprimés sur la crise que traverse notre pays.

    * TUNISNEWS N° 1657 du 02.12.2004www.tunisnews.net


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